Les rues de LLN
sentier Cardijn
Cardijn
Cardijn (sentier) C5
Cardijn (voie) D5-C5
Conseils communaux des 13 septembre 1977 (voie) et 1er juillet 1980 (sentier).
Toponyme créé (descriptif lié à la situation).
* Thème du patrimoine européen et universel.
La « voie Cardijn » et le « sentier Cardijn » doivent leur nom au fait qu’ils conduisent à l’Institut Cardijn, école supérieure pour assistants sociaux qui doit son nom à Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne.
Le sentier Cardijn est souvent omis sur les plans de Louvain-la-Neuve, parce qu’il n’a encore donné son nom à aucune adresse. Il existe cependant bel et bien et désigne un petit sentier joignant la « rue de la Haute Borne » et la « Promenade de la Nuit de Mai »…
* Joseph Cardijn, ce prêtre qui a voué toute sa vie aux jeunes travailleurs, est né le 13 novembre 1882 à Schaerbeek dans une famille de milieu social modeste et profondément chrétienne. Ordonné prêtre en 1906, il suit pendant un an les cours en sciences politiques et sociales à l’Université de Louvain, où l’enseignement du professeur Victor Brants le marquera profondément.
Sa nomination de vicaire à Laeken en 1912 marque le début de son action sociale. Il fonde les premiers noyaux de jeunes ouvrières et de jeunes ouvriers et, en 1919, lance la Jeunesse syndicaliste, dont le but principal, à côté d’une préoccupation d’ordre moral et matériel, est la formation des ouvriers. Cette initiative débouche sur la création de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) en 1925. Bientôt suivi par son pendant flamand puis féminin, le mouvement réalise ainsi l’ambition de Cardijn : créer une organisation de masse pour les jeunes ouvriers fonctionnant séparément pour garçons et filles et pour les deux communautés linguistiques, selon une méthode qui accorde une part importante à l’initiative personnelle de ses membres. On peut dire que dès cet instant, la vie de Cardijn se confond avec celle de son mouvement. Les encouragements personnels du pape en 1925 accélèrent le développement du mouvement qui met en œuvre sa méthode dans tous les secteurs de la vie des jeunes travailleurs : le milieu de travail, le milieu familial, les loisirs et la pratique religieuse.
Pendant la guerre, le mouvement se réfugie dans la clandestinité et Cardijn, de par ses prises de position contre l’idéologie nationale-socialiste, est arrêté par la Gestapo et emprisonné pendant plusieurs mois à Saint-Gilles puis à Forest.
Après 1945, Cardijn entreprend plusieurs grands voyages, notamment sur le continent américain, afin de donner au mouvement un caractère international. Ses structures se mondialisent et le rassemblement de Rome en 1957 marque la naissance officielle de la JOC internationale.
Cardijn joue encore un rôle important au concile Vatican II à titre d’expert puis de père conciliaire et est nommé cardinal en 1965, choisissant comme devise « Évangéliser les pauvres ». Cet apôtre de l’apostolat ouvrier s’éteint le 24 juillet 1967.
Véritable maître d’œuvre d’une théologie du laïcat, toute sa vie, il accorda aux jeunes ouvriers la confiance la plus totale. À eux qui souvent n’avaient fait que des études primaires, il révéla leur dignité et leurs possibilités de créer « entre eux, par eux, pour eux » un grand mouvement qui soit une école, un service, un corps représentatif selon la méthode du « voir, juger, agir ».
« Faire, faire avec, faire faire », « le levain ne doit pas être à côté de la pâte mais dans la pâte » : autant de thèmes que Cardijn a clamés partout dans le monde et que tous ceux qui ont vécu le mouvement ont assimilés et intériorisés.
Ce fut, comme le disait Paul VI après l’avoir fait cardinal, « un des hommes qui, en ce siècle, a le plus travaillé pour l’Église ».
Notons que Louvain-la-Neuve héberge également un « Institut Cardijn » où l’on forme des assistants sociaux. À l’origine, l’Institut s’appelait « École centrale supérieure pour ouvriers chrétiens », fondée en 1922 à Heverlee (Leuven). En 1962, l’école déménage à Bruxelles, « rue de Ligne », et devient l’Institut Cardijn. L’institut s’installe à Louvain-la-Neuve en 1973, dans les bâtiments du cyclotron, et, en 1977, dans les bâtiments actuels.
Bibliographie : BN, t. XLIV, 1985, col. 155-164 ; Cardijn, een mens, een beweging/un homme, un mouvement (Kadoc Jaarboek 1982), Leuven, 1982 ; La Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Wallonie, Bruxelles, 1912-1957, 2 vol., Bruxelles, 1990.
F. Rosart
→ Haute Borne ; Nuit de Mai.