Les rues de LLN
rue du Try Martin
Try Martin
Try Martin (clos du) C5
Try Martin (rue du) C4
Conseil communal du 25 février 1975 (rue).
Nom créé à partir d’un toponyme traditionnel.
* Thème des déterminés wallons.
* Thème des toponymes traditionnels.
Si « clos du Try Martin » ne figure pas sur certains plans, il a pourtant une existence officielle depuis 1975 !
* Ce nom est composé d’un nom commun trî et d’un nom de personne. Le mot wallon trî « terre en friche » [Tém. Haulotte] existe dans tout le domaine namurois et correspond au liégeois trîhe (souvent noté trixhe dans l’ancienne langue). Il remonte à l’ancien francique *threosk, qui a donné aussi le néerlandais driesch, dries [FEW, XVII, p. 400 ; DL ; LN, p. 49, 468 ; NLB, p. 94 ; QSNL, p. 26]. Le sens de ce mot wallon tourne autour de la notion de « terre en friche, terrain vague » ; à Limal est mentionnée une application précise : un try (également appelé commune) est une « parcelle de voie publique, non foulée par la circulation, située notamment à la bifurcation de chemins, et dont l’herbage spontané devenait commun » [WAV, XII, p. 118]. À côté de la forme try, on trouve fréquemment dans l’ancienne langue la variante trieu.
Dans les mentions du XVIIe siècle, le nom de personne est le prénom féminin Martine (probablement le nom du ou de la propriétaire) et il est resté tel dans la forme wallonne Tri Martine. C’est au cours du XIXe siècle que la tradition graphique commence à s’altérer, d’abord par la masculinisation du prénom, puis par l’agglutination des deux éléments (Trimartin). La Commission de toponymie a voulu respecter les documents écrits du XIXe siècle ; elle aurait été mieux inspirée de rétablir le lieudit dans sa forme primitive en recourant à la forme wallonne Tri Martine.
- Try Martin : wallon Tri Martine
Isolé :
1687, « une pièce de terre, forière et boscaille appelée le Try Martinne » [AGR, GSN, n° 1534, D Martin], « un bonnier de tere appelé le Try Martine » [OTA, p. 182] ; 1748, « 4 bonniers et demy de terre y compris la partie de bois nommé les try Martinnes » [AGR, GSN, n° 1538, D Martin] ; 1751, « au try Martinne » [D Martin] ; 1772, « 1 bonniers de terre sur le champ de Bloquery sous Ottignies appelé le Try Martinne » [AGR, GSN, n° 1542, D Martin] ; 1773, « la moitié de 9 jours et demi de terre au Try Martinne sous Ottignies midi à l’abbaye de Florival couchant au chemin qui va de Bierwart à Blocquery » [D Martin] ; 1774, « le try Marthyt » [OTA, p. 182] ; 1791, « 5 jours de terre labourable sur le grand champ près du Try Martinne sous Ottignies », « au Try Martine sous Ottignies » [AGR, GSN, n° 1538, D Martin ; WAV, XXI, p. 80] ; 1846, « sentier de Blocry à la Baraque, par le tri Martine et le champ de Biereau », « chemin de Blocroy à la Baraque, dénomination particulière : Try Martinne » [ACV‑Ott] ; 1863, « Tri Martin » [T&W‑W, p. 138].
Déterminant :
1750, « le bois du Try Martine » [OTA, p. 182].
1830, « campagne Tri Martin » [OTA, p. 145] ; 1846, « campagne de Trimartin » [ACV‑Ott] ; 1860, « Campagne Trimartin » [Popp‑Ott] ; 1965, (?), « Campagne du Trimartin » [CTB, PlanG] ; 1972, « Campagne du Tri martin » [IGM] ; (?), « campagne du Trimartin, dans le fond de Blocry, en contrebas de la ferme de Bierwart » [OTA, p. 182].
Autres formes :
Beaucoup de lieudits et hameaux sont formés à partir de « try » (voir OTA, p. 189 ; ACV-Ott ; OSNL, p. 26 et LN, p. 587).
I. Lejeune
→ Pelé Try.