Les rues de LLN

rue André Dumont

rue André Dumont
1435
Mont-Saint-Guibert

Dumont

Dumont (rue André)

[située à Mont-Saint-Guibert, G10-H9-H10]

Conseil communal du 25 février 1975.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du Patrimoine européen et universel.

* Thème du Passé universitaire.

La référence à André Dumont est ambiguë dans la mesure où elle peut évoquer indifféremment André [Hubert] Dumont (1809-1857) père ou André Dumont (1847-1920) fils, tous deux géologues et pionniers de leur discipline. La plaque de rue évoque la première carte géologique de Belgique, soit le père, mais les deux méritent bien un mot d’explication…

* Dans le milieu du show business ou de la politique, on dit souvent que le rejeton doit se faire un prénom. Dans le cas qui nous occupe, ce n’était pas nécessaire car le père et le fils portaient le même prénom et depuis, ce prénom a été incorporé dans le nom de famille. Il est difficile de dire quel est l’André Dumont le plus célèbre car si le père est surtout connu dans les milieux académiques, le fils l’est plus dans les milieux industriels et par le grand public. Le plus souvent, on les confond.

En 1816, l’Académie mit au concours successivement la description géologique de chacune de nos provinces. Pour Liège, elle reçut trois mémoires, dont celui d’un géomètre des mines âgé seulement de 19 ans, André-Hubert Dumont (1809-1853). Ce mémoire qui sera couronné, impressionne si vivement Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy (1782-1875), le père de la géologie belge, que celui-ci incite son jeune collègue a entreprendre des études de géologie à l’Université de Liège, dont il sera promu docteur en 1835 et deviendra professeur la même année. À partir de ce moment, et sur ordre du gouvernement, il se lança dans le levé détaillé de la carte géologique de Belgique, qui sera publiée en 1853. Tout en travaillant à cette œuvre colossale, Dumont trouva le temps de faire à l’Académie, dont il était membre depuis 1836, de nombreuses communications dont celle dans laquelle il jugeait à propos de donner aux différentes divisions géologiques des noms tirés de localités belges, tels que Famennien, Tournaisien, Viséen, Bruxellien, Diestien, etc. Actuellement, la plupart de ces noms sont encore mondialement utilisés. Il mourut à l’âge de 48 ans.

Son fils, André Dumont (1847-1920) était professeur à l’Université de Louvain. Dès 1877, il s’était intéressé à la possibilité de trouver du charbon en Campine. Il y parvint en 1901, lors d’un sondage effectué dans la commune de As, qui révéla la présence de charbon à 541 mètres de profondeur. Suite à cette découverte, neuf concessions furent attribuées en 1906-1907, qui aboutirent à la création de sept charbonnages : Winterslag (1917), Beringen (1922), Eisden (1922), Waterschei (1924), Zwartberg (1924), Zolder (1930) et Houthalen (1939). Le dernier siège d’exploitation, à Zolder, ferma ses portes le 30 septembre 1992. À Louvain, il avait fondé l’Association des Ingénieurs des Mines.

Ils seront statufiés tous les deux devant leur Alma Mater respective, le père, à la « place du 20 Août » à Liège et le fils à la « place de l’Université » à Leuven.

A-H. Dumont avait déjà des ancêtres célèbres. Son père Jean-Baptiste (1777-1838) est dit ingénieur d’après certaines sources et géomètre d’après d’autres, alors que sa mère Marie-Barbe (1748-1828) est la fille du célèbre horloger Sarton. Le Journal des Mines (de Paris), publie en 1808 un article décrivant des scies particulières permettant de débiter jusqu’à douze plaques de marbre à la fois à la marbrerie André Dumont de Liège. On ignore cependant s’il existe un rapport avec les Dumont cités précédemment.

La société Géologica Belgica décerne chaque année une médaille André Dumont, dont le seul lauréat belge fut Raphaël Conil (1930-1990), professeur de paléontologie à l’Université de Louvain.

Bibliographie : E. Groessens, La médaille André Dumont. Une notice historique, dans Miscellanea Geologica, t. XXIX, 2008, n° 3, p. 5-8 ; Id. et M.-Cl. Groessens-Van Dyck, La géologie et Les sciences de la terre, dans Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000, Tournai, 2001, p. 269-288 et p. 219-234 ; Id., Two Hundred Years of Geological Mapping in Belgium, From D’omalius D’halloy to the Belgian Federal State, dans Earth Sciences History, t. XXVI, n° 1, novembre 2007, p. 75-84 ; J.-B.-J. d’Omalius d’Halloy, Notice sur A. Dumont, dans Annuaire de l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1858, p. 91 sv.

É. Groessens

→  Omalius d’Halloy.

        

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