Les rues de LLN
rue Edgard Frankignoul
Frankignoul
Frankignoul (rue Edgard) [abandonné]
Conseil communal du (/).
Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).
* Thème des figures de nos régions.
* Thème des grands scientifiques, inventeurs et industriels.
C’est en 1995 qu’il a été décidé d’appeler les différents quartiers du parc scientifique du nom d’une personnalité de renommée internationale et qui soit, si possible, également le nom d’une artère du quartier [PV 40]. On a tenu compte à cet égard des souhaits des entreprises installées dans les « parcs scientifiques », qui désiraient des noms de scientifiques ou d’industriels connus sur le plan international. « Rue Edgar Frankignoul », du nom de l’inventeur des « pieux Franki », fut à l’époque proposée par la Commission, mais a été jugée trop difficile à prononcer par des anglophones [PV 43].
* Edgard Frankignoul (1882-1954), né à Jemeppe-sur-Meuse, dans la banlieue industrielle liégeoise, est issu d’un milieu modeste. Tout en suivant les cours de l’École industrielle de Liège, il travaille sur des chantiers de construction, pour une société qui met en œuvre le système de fondation par compression mécanique du sol (Pieux Compressol). C’est dans ce contexte qu’il a l’idée de développer, avec ses frères, un nouveau procédé, pour lequel il introduit une demande de brevet en juillet 1909. En 1910, il crée, en collaboration avec le Liégeois Edmond Baar, la Société des pieux armés Frankignoul, puis de la Compagnie Internationale du même nom en 1911. Le succès est tel que la compagnie ouvre des succursales dans le monde entier (Europe, Asie, Amérique, Afrique du Nord) et emploie des milliers de collaborateurs. C’est ce qui explique qu’Edgard Frankignoul ait été président de la Confédération nationale de la construction de 1946 à 1954, date de sa mort.
Moins connu est l’engagement d’Edgard Frankignoul au sein du Mouvement wallon. Alors que se met sur pied, dans la clandestinité, le Conseil économique wallon, il accepte en 1943 — non sans hésitation, cependant — de participer au projet. À la Libération, son engagement moral et matériel — c’est lui qui met à disposition du nouvel organisme des locaux et du personnel — assurera le succès de l’entreprise. En 1944, il accepte également de présider l’association le Grand Liège, à la tête de laquelle il restera jusqu’à sa mort. Conscient du rôle des media, il crée — et préside — en 1944 le Conseil national wallon de radiodiffusion. Adversaire de la centralisation bruxelloise, il était favorable au fédéralisme. Membre du Congrès national wallon, il participera au grand Congrès wallon de 1945.
Bibliographie : EMW, t. II, p. 673, et t. IV, p. 359-364 ; Dictionnaire des patrons de Belgique, Bruxelles, 1996, p. 293-294.
L. Courtois